Dates
- Dimanche 6 décembre 2015 à 17h au Temple d'Aubonne
- Dimanche 13 décembre 2015 à 17h au temple de Crassier
œuvres
A. Vivaldi
Gloria en ré majeur, RV 589
W.A. Mozart
Laudate Dominum en fa majeur KV 339 (tiré des Vêpres solennelles)
Ave Verum Corpus en ré majeur KV 618
Inter Natos Mulierum en sol majeur KV 72
orchestre
Le choeur était accompagné d'un ensemble de musiciens réunis sous l'appellation Camerata St-Georges par M. André ROCHAT :
Violons :
Alexina BARBE, Daniela FARCAS, Harieta HERMAN et Guillaume CHAMBAUD
Alto :
André ROCHAT
Violoncelles :
Zoé JALABERT et Mathieu FOUBERT
Contrebasse :
Hilda ROCHAT
Hautbois :
Alain GUEX
Trompette :
Thierry MARGAIRAZ
et au Clavecin :
Margarita Lazareva
Solistes
- Yseult CHMETZ-AVIGDOR (soprano)
- Cécile CONUS-CEVEY (alto)
INFORMATIONS SUR LES OEUVRES
Gloria in D – A. Vivaldi (1678-1741)
Le Gloria RV 589 (à ne pas confondre avec le Gloria RV 588) a été composé pour alto, soprano, choeur mixte, orchestre à cordes, trompette, hautbois et basse continue.
C’est une oeuvre très plaisante d’un point de vue strictement musical en raison de son écriture variée, entre contrepoint et bel canto. Le choeur d’introduction, le mystérieux et sombre Et in terra pax et les duos entre solistes, sont d’incontestables réussites.
Fragment sans doute d’une messe plus solennelle, ce Gloria a pu être composé entre 1714 et 1716. Il porte bien la marque de fabrique du Vénitien avec son lyrisme éclatant, ses procédés violonistiques, ses passages obligés au style religieux, sa façon de traiter l’orchestre et avec ces ornements, cette vivacité rythmique et aussi ce bel canto. Vivaldi utilise des procédés très simples et plaisants et préfigure les classiques.
Composé pour la fête de la Visitation et surtout comme oeuvre emblématique de la Pieta et son art musical, le Gloria est plus que cela. Il s’agit de la meilleure approche de ce qu’était la musique religieuse italienne vers 1710.
Cette oeuvre de près de trente minutes est exemplaire de l’art du temps, et délicieuse par un certain côté équivoque mêlant habit monacal des formes fuguées et sensualité des airs d’opéra. L’âge baroque était encore vivant et cette musique à l’impact immédiat de Vivaldi musarde bien dans son siècle.
Le Gloria est à l’origine un chant de louange chrétien entonné au début de la messe après le Kyrie. Le texte latin du Gloria commence ainsi : Glória in excélsis Deo et in terra pax homínibus bonae voluntátis, Laudámus te, benedícimus te, adoramus te (…), ce qui donne en français : Gloire à Dieu, au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. Nous te louons, nous te bénissons, nous t’adorons (…).
Ave Verum Corpus – W.-A. Mozart (1756-1791)
Lorsqu’il compose l’Ave verum corpus KV 618 en 1791, W. A. Mozart est ruiné et sa santé, très précaire. Il n’a pas composé d’oeuvre religieuse depuis la Messe en ut mineur KV 427 en 1783. Peut-être le prodige autrichien avait-il le pressentiment de sa mort prochaine, puisqu’il s’éteindra six mois plus tard. Et ce soudain regain d’intérêt pour la musique sacrée pourrait témoigner de la recherche du salut rédempteur après des années de vie dissolue. Quoiqu’il en soit, la motivation plus officielle de la composition de l’Ave verum corpus est moins spirituelle. En juin 1791, la femme du compositeur est en cure à Baden (maintenant Baden-Baden) dans l’est de l’actuelle Allemagne. Il y fait la connaissance d’Anton Stoll, maître de chapelle de la petite paroisse locale. En remerciement de sa bienveillance, Mozart lui dédie ce motet (terme qui désigne ici une pièce religieuse pour choeur et orchestre) destiné à être joué le jour de la fête du Corpus Christi (Saint Sacrement).
L’Ave verum corpus (Salut, vrai corps) est une courte prière datée du XIVème siècle. Elle est destinée à être récitée pendant l’Eucharistie, liturgie dont la finalité est la célébration du sacrifice du Christ pour les Hommes et la commémoration de la Cène. À travers cette prière, le fidèle reconnaît le corps du Christ comme éternel à travers le pain et le vin consacrés.
À l’image du texte, le morceau est très court. Il est écrit pour un choeur Soprano Alto Tenor Basse accompagné par un orchestre à cordes et un orgue, soit un effectif dépouillé, mettant au premier plan l’ensemble vocal.
Laudate Dominum – W.A. Mozart (1756-1791)
Tiré des Vêpres solennelles d’un confesseur
Les Vêpres solennelles d’un confesseur KV 339, composées en 1780 à Salzbourg par Mozart à l’âge de 24 ans, sont tout simplement divines ; six mouvements aboutissant à ce qui constitue certainement l’un des plus beaux airs de Mozart : le Laudate Dominum. Il s’agit d’une mise en musique du Psaume 117 (116 selon la numérotation grecque), où il est question de la louange de l’Éternel par tous les peuples.
Les Vêpres solennelles d’un confesseur constitueront la dernière œuvre liturgique que Mozart écrivit à Salzbourg, qu’il préfère fuir, loin du tyran, le prince archevêque Colloredo, qui ne l’a jamais compris et qui lui est hostile.
Inter Natos Mulierum – W.-A. Mozart (1756-1791)
Wolfgang Amadeus Mozart a dû dédier son offertoire Inter natos mulierum KV 72 au père Johannes von Haasi, un moine du monastère bavarois de Seeon, à l’occasion de sa fête. Selon une anecdote, Mozart, lorsqu’il était enfant, aurait plusieurs fois salué le Père Johannes avec le motif musical apparaissant sur le nom Joanne Baptista. Les visites de Mozart au monastère de Seeon qui ont été attestées jusqu’à 1780 ainsi que la datation de l’unique copie authentique de l’oeuvre dans les années 1777-1780 laissent cependant croire que l’oeuvre ne date pas de l’enfance de Mozart, mais qu’elle a été composée au plus tôt après son voyage en Italie de 1771. Le texte en six parties de l’offertoire est emprunté au début à une antienne des deuxièmes vêpres de la fête de Saint Jean-Baptiste et ensuite aux évangiles (Mt. 11,11 et Joh. 1,29).
Par la répétition du texte, le motet de forme ouverte se divise en deux parties précédées d’une introduction instrumentale et suivies d’une coda (Alléluia). Les deux parties principales ressemblent dans le déroulement formel et harmonique de l’exposition et de la reprise à un mouvement de sonate. Les quatre premières lignes du texte servent de base au fragment contenant le premier thème et les deux dernières au fragment contenant le second. Tous deux sont intensément travaillés du point de vue thématique.
La structure différenciée du motet montre comment la musique sacrée de Mozart unit étroitement le travail thématique et l’interprétation individuelle du texte. Inter natos mulierum s’en trouve ainsi placé au même niveau que les messes et les vêpres écrites à Salzbourg et justifie bien ainsi la datation tardive de l’œuvre.